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Histoire
D'anciennes cartes arabes montrent que, dès le 10ème siècle, l'île aujourd'hui appelée île Maurice était connue par les premiers marins du Moyen-Orient qui en consignèrent avec précaution les contours sur leurs parchemins.
Cependant, ce fut seulement lors de l'expédition de Vasco de Gama autour du Cap de Bonne Espérance que l'île Maurice fut vraiment "découverte".
En 1511, le navigateur portugais Domingo Fernandez débarqua sur les rives de l'île et la surnomma "l'île des cygnes". L'île Maurice devint une escale prisée pendant les expéditions portugaises, mais resta inhabitée jusqu'à l'arrivée d'une flotte hollandaise sous la commande de l'Amiral Wybrandt, en 1598. Aux Pays-Bas, les récits racontés sur l'île Maurice par les marins hollandais furent à l'origine de la première colonie insulaire en 1638, époque à laquelle l'île reçut son nom actuel en hommage au Prince hollandais Mauritz. On peut visiter les vestiges des colonies hollandaises au Vieux Grand-Port, près de Mahébourg. De plus, un monument commémore à cet endroit le débarquement des premiers habitants de l'île Maurice.
En 1715, la Compagnie des Indes françaises, sous le commandement du capitaine Guillaume Dufresne d'Arsal, occupa l'île Maurice et la renomma "Ile de France" en signe de possession. Des canons français sont encore dressés à la Pointe du Diable à Mahébourg en mémoire de l'occupation française qui dura plus d'un siècle.
La conquête britannique de l'île Maurice en 1810, nouvelle occupation du territoire dans une longue lignée de conquêtes étrangères, fut marquée par de grandes effusions de sang. De nombreux souvenirs exposés au Musée naval de Mahébourg témoignent de la nature de la bataille au Vieux Grand-Port. Ce fut la seule bataille étrangère jamais commémorée à l'Arc de Triomphe à Paris. En 1814, à la signature du Traité de Paris, l'île fut cédée aux Britanniques et retrouva son nom original. Des forts de défense britanniques, dont la plupart sont restés pratiquement intacts et que l'on peut visiter encore aujourd'hui, tels que le Fort Adélaïde à Port-Louis, furent érigés pour assurer la défense du territoire britannique. A l'époque, l'immédiate menace portée à la suprématie ne venait pas d'une autre puissance étrangère, mais des diverses populations de l'île.
Après l'abolition de l'esclavage en 1835, l'importation forcée de travailleurs africains par les Hollandais se termina, et la main d'œuvre chinoise et indienne commença à arriver en masse. Le mystérieux silence de Le Morne Brabant près de Le Morne perpétue encore la légende de ces esclaves africains qui, après avoir fuit les abus de leurs maîtres, préférèrent se précipiter du haut de la montagne plutôt que de risquer de se faire recapturer. Suite à l'émancipation de ces habitants africains, un sentiment de fierté nationale commença à se faire sentir au sein de la myriade de populations de l'île Maurice. Finalement, le 12 mars 1968, l'indépendance fut accordée à l'île Maurice. Vingt-quatre ans plus tard, le 1er juillet 1992, l'île fut proclamée république.
Economie
Le sucre a toujours été le principal produit d'exportation de l'île Maurice (représentant environ 90 %). Son industrie et son traitement ont permis à la nation de se développer depuis l'arrivée des Hollandais, au 16ème siècle. Les champs de canne à sucre couvrent la majeure partie des terres fertiles de l'île et l'industrie du sucre emploie de très nombreux Mauriciens. Bien que les cultures à haut rendement telles que la culture de thé et de tabac aient été rapidement développées depuis l'indépendance, le sucre et ses produits dérivés comptent encore aujourd'hui pour le quart des exportations du pays. La production de thé arrive en deuxième position. L'île Maurice produit également des fruits, des tomates, du maïs, des pommes de terre et du tabac en grande quantité.
Les industries de fabrication manufacturière ont également commencé à jouer un rôle central dans l'économie du pays. La production de biens tels que les textiles, les bijoux, les meubles et les tricots représentent une part importante du marché industriel. Les exportations de textile dépassent aujourd'hui les exportations de sucre. Bien que l'île soit bordée par l'océan, l'industrie de la pêche ne s'est jamais réellement développée. Seule une petite communauté de pêcheurs créoles vivent de cette industrie.
Le tourisme, qui attire les capitaux étrangers, est la troisième industrie du pays, avec plus de 400 000 visiteurs chaque année. Il est en constant développement, s'efforçant de satisfaire aux exigences sans cesse croissantes des nombreux touristes.
Population
La population de l'île Maurice, qui s'élevait à 1 168 256 habitants en juillet 1998, est très bigarrée. Les différentes communautés semblent pourtant coexister dans une relative harmonie. La majorité des Mauriciens ont des origines créoles et indiennes, tandis que les Hindous représentent les deux tiers de la population. Les Chinois, qui arrivèrent à l'origine en tant qu'entrepreneurs, forment une communauté relativement importante et sont à la tête de la majeure partie des activités commerciales de la nation. Les Français d'Europe qui constituent la majorité des Européens forment une minorité bien définie et habitent généralement dans les grandes villes.
Gouvernement
Depuis le 1er juin 1992, l'île Maurice est une république. Sa constitution se fonde sur la version britannique de la démocratie parlementaire. Le Premier ministre, qui préside le Sénat national, est le chef de l'exécutif. Il est nommé par le Président qui occupe le poste officiel de chef d'Etat. Les élections législatives ont lieu tous les cinq ans à l'île Maurice. Elles servent à nommer le Président. Les élections régionales, elles, désignent trois représentants par région pour l'Assemblée Nationale du pays. Les dernières élections législatives ont eu lieu en décembre 1999.
Langue
Plus de la moitié de la population mauricienne parle quotidiennement l'hindou ou le créole, bien que la langue anglaise ait été désignée langue officielle du pays. Même les personnes occupant de hauts postes dans l'administration sur l'île semblent préférer utiliser le français dans les communications officielles, même si la plupart des habitants de l'île possèdent au moins une connaissance rudimentaire de l'anglais. La plupart des documents sont imprimés en anglais et français.
Religion
La religion hindoue est prédominante sur l'île Maurice et les temples hindous agrémentent la plupart des principales villes avec leurs extérieurs colorés. Les touristes sont priés de se déchausser avant d'entrer dans les temples hindous et les mosquées, car le port de chaussures est considéré comme une grave insulte. Par ailleurs, bien que quelques institutions religieuses accueillent volontiers les visiteurs, il est toujours préférable de se faire le plus discret possible si l'on assiste à une cérémonie. L'islam de l'île Maurice diffère par le calme et la subtilité de ses cérémonies par rapport à l'islam du Moyen-Orient. Quant à la version insulaire du catholicisme, la religion chrétienne la plus pratiquée de l'île, elle est encore plus humble et n'organise pas de spectacles ou autres pèlerinages pittoresques comme en Espagne ou en Italie.
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